Zone Temporaire Noétique

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Catégorie : Lus

Neuromancien de William Gibson

Case est le meilleur cow-boy des interfaces, un hacker lâché sur les autoroutes du cyberespace, le seul qui ait jamais traversé la matrice avant de rencontrer les mauvaises personnes au mauvais moment…
Première grande dystopie sociale aux côtés du Blade Runner de Philip K. Dick, un chef d’oeuvre prémonitoire, fondateur de la SF moderne.


« Kaléidoscopique, picaresque, flashy, décadent… une incroyable performance, virtuose. » Washington Post
« L’un des plus fameux bouquins du corpus SF dans son ensemble. » Olivier Girard, Bifrost
« S’inspirant des contre-cultures, Gibson signe des romans de science-fiction visionnaires. » Le Monde

Comment la France est devenue électronique de Christophe Piriou

Depuis les pérégrinations des premiers courants de musiques alternatives après 1968, jusqu’à l’avènement de la French Touch, l’essor des musiques électroniques en France fut tout sauf linéaire. Cette aventure incarnée par des artistes qui ont ouvert la voie, ancrée dans des lieux symboliques et bien entendu rythmée par des créations musicales protéiformes, Christophe Piriou, auteur et témoin privilégié de cette (r)évolution, nous invite à y prendre part.
Oeuvre inédite et ambitieuse dans sa quête d’exhaustivité, elle nous offre à lire le fruit de plusieurs années d’analyses, d’interviews et de réflexion d’un point de vue artistique et sociologique. En acceptant de se perdre dans ce labyrinthe à la fois déstabilisant et excitant au premier abord, les lecteurs et lectrices y trouveront rapidement cette satisfaction confortable de remonter le temps aux côtés de piliers du mouvement électronique, leurs anecdotes distillées au fil de l’eau, pour enfin ressentir la facette organique d’un courant musical pourtant né des machines. En s’adressant tout autant aux connaisseurs exigeants qui pourront se laisser déborder par la profondeur universitaire des analyses musicales qu’aux novices curieux qui prendront surement la liberté de naviguer de manière transversale dans les chapitres, l’auteur réussit le pari de s’adresser à tout à chacun sans perdre en précision ni rogner sur son ambition : nous faire vivre de l’intérieur la naissance d’une France électronique.

Contre le développement personnel de Thierry Jobard

La mode du « développement personnel » ne se dément pas. Sans cesse, nous subissons une injonction à nous libérer de nos croyances limitantes et à acquérir un « surplus d’être » pour devenir un meilleur individu. Bien sûr, on pourrait penser qu’il n’y a là que de bonnes intentions : qui refuserait une version améliorée de soi-même ? Mais derrière les discours sucrés et inoffensifs, c’est à la montée d’une idéologie politique que l’on assiste. Car la forme de bien-être promise par le développement personnel constitue trop souvent une exploitation de soi par soi…

Dans ce monde merveilleux, tout tourne autour de cet axiome : quand on veut, on peut. Et si on ne peut pas, c’est qu’on ne veut pas assez. Le collectif disparaît de l’écran pour ne laisser que des individus responsables de tout à 100 % : de leur destin, de leur emploi, et même de leur santé !

C’est à cette vaste supercherie que s’en prend ici Thierry Jobard, preuves à l’appui…

Le peuple du drapeau noir de Sylvain Boulouque

L’ouvrage retrace l’histoire du mouvement libertaire en France, de ses origines au XIXe siècle à nos jours. Il explore ses mythes, sa relation aux syndicats, au communisme, à la violence. Une spécificité française se dégage qui explique en partie à la fois Mai 68, les gilets jaunes et les ZAD, et pourquoi le pays n’a jamais connu d’équipées morbides comme celles des Fractions armées rouges allemandes ou des Brigades rouges italiennes.

Une formidable fresque où l’on croise Proudhon, Bakounine ou Kropotkine, où l’on comprend l’impact de la Commune, de l’affaire Dreyfus, de la révolution russe et de la guerre d’Espagne, où l’illégalisme, le pacifisme, les notions d’individualisme et de communauté sont questionnées.

Mais aussi un livre qui tisse un lien entre végétalisme, amour libre et bohême.

Parce que l’anarchisme a de multiples visages, parce que la culture libertaire s’est transmise à travers les générations, parce que l ’engagement est un mode de vie, cet ouvrage regorge de vie – c’est le roman vrai d’une idée.

Partout le feu d’Hélène Laurain

Laetitia est née trois minutes avant sa sœur jumelle Margaux et trente-sept minutes avant l’explosion de Tchernobyl. Malgré des études dans une grande école de commerce, elle grenouille au Snowhall de Thermes-les-Bains, au désespoir de ses parents. Elle vit à La Cave où elle écoute Nick Cave, obsédée par les SUV et la catastrophe climatique en cours.

Il faut dire que Laetitia vit en Lorraine où l’État, n’ayant désormais plus de colonie à saccager, a décidé d’enfouir tous les déchets radioactifs de France. Alors avec sa bande, Taupe, Fauteur, Thelma, Dédé, elle mène une première action spectaculaire qui n’est qu’un préambule au grand incendie final.

Dans ce premier roman haletant où l’oralité tient lieu de ponctuation, Hélène Laurain, née à Metz en 1988, nous immerge au cœur incandescent des activismes contemporains.

La forêt aux violons de Cyril Gely

« Et il prit conscience, à sa grande surprise, que son nouveau violon prenait peu à peu les contours non pas d’une femme – mais de toutes les femmes. »

Antonio, jeune luthier de Crémone, entreprend cinq voyages dans la région des « Montagnes roses » d’Italie dans le but d’acheter du bois pour ses violons. Ces voyages nous content une histoire d’amour passionnelle et silencieuse, une quête impossible, un monde d’arabesques et d’ivoire. Car là-bas, au lever du soleil, une jeune fille va inspirer à Antonio le plus beau des violons. Un violon qui évoquerait la silhouette d’une femme, de toutes les femmes…
Dans l’Italie raffinée du XVIIe siècle, Cyril Gely, l’auteur de Diplomatie (César de la Meilleure adaptation) et du Prix, déploie un roman d’amour singulier qui se lit comme un conte initiatique, aussi hypnotique et vibrant que le son des cordes d’un violon.

Le rêve du chien sauvage de Deborah Bird Rose

Comment résister à la peur et à l’impuissance que provoquent aujourd’hui les extinctions de masse dans la grande  » famille des vivants  » ?

Deborah Bird Rose nous propose ici de penser, sentir et imaginer à partir d’un terrain concret et situé : les manières de vivre et de mourir avec les chiens sauvages d’Australie, les dingos, cibles d’une féroce tentative d’éradication.
En apprenant des pratiques aborigènes, de leurs manières de se connecter aux autres vivants, elle active une puissance que la Raison occidentale a dévolue aux seuls humains : l’amour. Que devient cette capacité de répondre à l’autre, cette responsabilité, quand elle s’adresse à tous les terrestres ? En s’attachant à des bribes d’histoires logées dans nos grands récits moraux et philosophiques, elle fait sentir que le non-humain continue d’insister silencieusement et que cet appel, perçu par Lévinas dans les yeux d’un chien rencontré dans un camp de prisonniers en Allemagne nazie, n’en a pas fini de nous saisir et de nous transformer.
Il s’agit de faire sentir et aimer la fragilité des mondes qui se font et se défont, au sein desquels des vivants hurlent contre l’inexorable faillite, tressent des chants inoubliables. Les faits parlent d’eux-mêmes, disent parfois les scientifiques de laboratoire. Ici, ils nous parlent.

Miss Islande d’Auður Ava Ólafsdóttir

Islande, 1963. Hekla, vingt et un ans, quitte la ferme de ses parents et prend le car pour Reykjavík. Il est temps d’accomplir son destin : elle sera écrivain. Sauf qu’à la capitale, on la verrait plutôt briguer le titre de Miss Islande. Avec son prénom de volcan, Hekla bouillonne d’énergie créatrice, entraînant avec elle Ísey, l’amie d’enfance qui s’évade par les mots – ceux qu’on dit et ceux qu’on ne dit pas –, et son cher Jón John, qui rêve de stylisme entre deux campagnes de pêche… Miss Islande est le roman, magnétique et insolent, de ces pionniers qui ne tiennent pas dans les cases. Un magnifique éloge de la liberté, de la création et de l’accomplissement.

Roman traduit de l’islandais par Éric Boury
Prix Médicis étranger 2019

Ce qu’il faut de nuit de Laurent Petitmangin

C’est l’histoire d’un père qui élève seul ses deux fils. Une histoire d’amour.

Les années passent, et les enfants grandissent. Ils décident de ce qui est important pour eux, et la façon dont ils envisagent leur avenir. Et pourtant, ce ne sont encore que des gosses.
C’est une histoire de famille et de convictions, de choix et de sentiments ébranlés, une plongée dans le cœur de trois êtres.
Un livre fulgurant, où l’auteur dénoue avec une sensibilité et une finesse extrêmes le fil des destinées d’hommes en devenir.

Laurent Petitmangin explore la transmission et ses échecs. L’émotion est vive mais le pathos tenu à distance, dans une langue à la mélopée sombre. Le Point.

Un premier roman bouleversant qui vous hante longtemps après que vous l’avez déposé, la gorge nouée. Libération.

Chaque fois, Laurent Petitmangin trouve le mot juste pour traduire la souffrance du père, sa colère, sa résilience. Le Figaro magazine.

Les dépossédés d’Ursula K. Le Guin

Les Dépossédés (titre original : The Dispossessed) est un roman de science-fiction écrit par Ursula K. Le Guin, publié en 19741 puis traduit en français et publié en 1972. Il fait partie du Cycle de l’Ekumen. La même année est publiée la nouvelle À la veille de la Révolution qui se situe avant l’histoire du roman.

Qualifié par son auteure d’« utopie ambiguë », ce roman décrit la vie des habitants d’Anarres, un monde fondé sur les principes du communisme libertaire et ceux de son pendant capitaliste sur Urras à travers l’histoire d’un physicien, Shevek.

L’idéologie politique anarchiste qui sous-tend l’œuvre a été inspirée par les écrits de Kropotkine, Murray Bookchin et Paul Goodman.

Deux mondes se font face :
Anarres, peuplé deux siècles plus tôt par des dissidents soucieux de créer enfin une société utopique vraiment libre, même si le prix à payer est la pauvreté.
Et Urras qui a, pour les habitants d’Anarres, conservé la réputation d’un enfer, en proie à la tyrannie, à la corruption et à la violence. Shevek, physicien hors normes, a conscience que l’isolement d’Anarres condamne son monde à la sclérose. Et, fort de son invention, l’ansible, qui permettra une communication instantanée entre tous les peuples de l’Ekumène, il choisit de s’exiler sur Urras en espérant y trouver une solution.

Ce roman, qui a obtenu les prix Hugo, Nebula et Locus, n’a rien perdu aujourd’hui de sa virulence politique ni de sa charge d’aventures.

Avec La Main gauche de la nuit, précédemment paru dans la même collection, c’est un des chefs-d’oeuvre d’Ursula Le Guin.