Compositeur autodidacte et producteur visionnaire, DJ Mehdi a été le premier artiste français à faire le grand écart entre deux univers alors opposés : le rap et l’électro. Treize ans après sa disparition brutale, son ami d’enfance et réalisateur Thibaut de Longeville met en lumière le rôle de ce passeur dans l’émergence de ces scènes musicales reconnues à l’international.
Depuis les pérégrinations des premiers courants de musiques alternatives après 1968, jusqu’à l’avènement de la French Touch, l’essor des musiques électroniques en France fut tout sauf linéaire. Cette aventure incarnée par des artistes qui ont ouvert la voie, ancrée dans des lieux symboliques et bien entendu rythmée par des créations musicales protéiformes, Christophe Piriou, auteur et témoin privilégié de cette (r)évolution, nous invite à y prendre part. Oeuvre inédite et ambitieuse dans sa quête d’exhaustivité, elle nous offre à lire le fruit de plusieurs années d’analyses, d’interviews et de réflexion d’un point de vue artistique et sociologique. En acceptant de se perdre dans ce labyrinthe à la fois déstabilisant et excitant au premier abord, les lecteurs et lectrices y trouveront rapidement cette satisfaction confortable de remonter le temps aux côtés de piliers du mouvement électronique, leurs anecdotes distillées au fil de l’eau, pour enfin ressentir la facette organique d’un courant musical pourtant né des machines. En s’adressant tout autant aux connaisseurs exigeants qui pourront se laisser déborder par la profondeur universitaire des analyses musicales qu’aux novices curieux qui prendront surement la liberté de naviguer de manière transversale dans les chapitres, l’auteur réussit le pari de s’adresser à tout à chacun sans perdre en précision ni rogner sur son ambition : nous faire vivre de l’intérieur la naissance d’une France électronique.