Zone Temporaire Noétique

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Catégorie : Points de vue

Lucas Chancel et Bezos

En 10 minutes, Bezos et ses trois clients vont émettre chacun 75 tonnes de CO2. 10 minutes. Sur terre il y a un milliard de personnes qui n’atteignent pas ces niveaux d’émissions sur une vie entière.

Sources: https://theguardian.com/science/2021/jul/19/billionaires-space-tourism-environment-emissions… et https://hup.harvard.edu/catalog.php?isbn=9780674984653

Ajoutons que le chiffre avancé par le Guardian (300 tonnes de CO2 par lancement) est probablement bien en dessous de la réalité, pour un vol sur SpaceX comme sur BlueOrigin, dès lors que l’on s’intéresse aux émissions indirectes des 10 minutes de vol, c’est à dire aux émissions de CO2 générées pour produire l’H2 et l’O2 liquides (BlueOrigin), construire & réparer les lanceurs, acheminer le matériel & les équipes techniques, effectuer des lancements/tests de sécurité, etc.

Source : https://twitter.com/lucas_chancel/status/1417402557320814619

Conférence débat « Quels risques pour quels bénéfices en santé, l’exemple de la vaccination »

24 min 24s.

Le discours est un peu ambigu et je voudrais le rectifier. Je n’utilise pas le mot d’immunité collective, c’est un contre-sens. Protection collective, cela concerne les maladies contagieuses. Cas de la rougeole. C’est un vaccin égoïste. Si je rencontre qqn qui a la rougeole, je suis immunisé. Parlons de protection collective  » de troupeau ». Attendre l’immunité collective est un faux ami. Protection indirecte : oui. (…) L’immunité collective est une protection indirecte, c’est un objectif louable mais difficile à atteindre mais ce n’est pas le mot immunité.

Protection collective  » de troupeau » :

Ne concerne que les maladies contagieuses : ex le vaccin antitétanique « égoiste » ne protège que l’individu vacciné. ce n’est pas le cas de la Covid.

La diminution de la circulation du microbe diminue le risque pour une personne non vacinée de rencontre celui-ci mais ne lui confère pas une immunité.

La couverture vaccinale, nombre de personnes à vacciner dans une population « fermée » pour protéger indirectement les non vaccinées, dépend de la contagiosité du microbe. ex : un patient rougeoleux peut contaminer 20 personnes de lui ; il faut donc 95% (1-1/20) de la population soit vaccinée ou immunisée par la maladie pour arrêter l’épidémie.

Cynthia Fleury : « C’est en préservant sa responsabilité qu’on préserve sa liberté »

Une heure avec Cynthia Fleury, pour comprendre comment on devient philosophe et psychanalyste. Car c’est sans doute le croisement de ces deux disciplines, dans sa vie et dans son œuvre, qui peut apporter une clef de compréhension de sa pensée.

Cynthia Fleury doit aménager ses consultations avec ses patients, tout en écrivant chaque jour, en publiant très régulièrement. Elle est également professeure titulaire de la Chaire Humanité et santé du Conservatoire national des arts et métiers, dirige la Chaire de philosophie du GHU Paris « psychiatrie et neurosciences ». Et elle fait partie du Comité consultatif national d’éthique parmi d’autres engagements.

Le mot « engagement » est d’ailleurs important : Cynthia Fleury a contribué à fonder un mouvement politique et siège parfois dans des conseils d’administration. Une heure ne sera donc pas de trop pour comprendre la genèse de toutes les vies de la philosophe qui a un jour confié sur France Culture à Géraldine Mosna-Savoye qu’elle avait commencé à faire de la philosophie sans le savoir…

La Masterclasse de Cynthia Fleury est animée par Émilie Aubry. Elle a été enregistrée le samedi 10 octobre 2020, de 13h00 à 14h00, lors des 23èmes Rendez-vous de l’Histoire (07-11 octobre 2020), à Blois, à la Bibliothèque Abbé Grégoire, en public.

Jancovici – Klein : « L’importance de la connaissance sur les enjeux climat »

1h30 – Etienne Klein

le progrès a perdu sa majuscule apres la seconde guerre mondiale. 1980 décroissance et apparait un mot ancien qui est le mot innovation qui monte. le croisement de la rencontre du mot innovation et progrès se fait en 2003 et la disparition du mot progrès dans les discours publics se produit entre le quinquennat de 2007 et 2012.

Le progrès s’est modernisé par le mot innovation, on pourrait dire cela. Mais c’est faux, le mot innovation est plus ancien que le mot progrès. (…) la rhétorique de l’innovation contredit la rhétorique du progrès. On peut le dire en une phrase : la rhétorique du progrès suppose que le temps qui passe est constructeur et il est complice de notre liberté et de notre volonté. Il est notre allié.

La rhétorique de l’innovation est totale différente : on dit que l’on est soumis à tout type de défis : climatique, vieillissement de la population, etc… et nous avons compris que nous ne pourrons relever ces défis dont la gravité augmente en fonction du temps qui passe que par l’innovation. Donc l’innovation est un principe de conservation qui est destiné à palier les effets corrupteurs du temps qui passent. Donc vous voyez que la rhétorique de l’innovation s’appuie sur l’idée d’un temps corrupteur et non pas constructeur.

1h46 – Etienne Klein

le verbe Débattre est un vieux mot de la langue française qui date du XIIe siècle qui veut dire quoi ? ce qu’il faut faire pour ne pas avoir à se battre. Débattre est le contraire de se combattre. cela veut dire argumenter, discuter ensemble, pratiquer une politesse de l’esprit, refuser les arguments d’autorité, cela prend un temps fou et c’est parfois emmerdant. On préfère nous les débats au sens moderne du terme, c’est les disputes entre deux personnes dont on connait les positions opposées et dont on organise les confrontations.

Carte blanche à Bernard Noël

Avec Bernard Noël, Jean-Luc Bayard, Léonard Novarina-Parant, Jean-Luc Parant, Laurine Rousselet, Esther Tellermann & autres invités

Né en 1930, Bernard Noël signe son premier livre Les Yeux chimères, en 1953 et en 1958, Extraits du corps. Ce n’est que dix ans plus tard qu’il publie son troisième ouvrage, La Face de silence. La publication de ces poèmes lui ouvre alors les portes de l’édition où il travaille comme lecteur, correcteur et traducteur. À partir de 1971, Bernard Noël prend la décision de se consacrer entièrement à l’écriture. Il compose ainsi une œuvre majeure, où s’exprime une révolte contre toute tentative de “sensure” – œuvre couronnée du Prix National de la Poésie en 1992, du Prix Max Jacob en 2005, du prix international de poésie Gabriele d’Annunzio.

Salué par Aragon, Mandiargues et Blanchot, son œuvre, immense par son engagement et son exigence, compte près d’une centaine de titres (dont Le Château de Cène, roman érotique qui lui vaut d’être l’un des derniers écrivains français à subir un procès pour outrage aux bonnes mœurs), ainsi que de très nombreux livres d’artistes. Dans le cadre de la Périphérie du 36e Marché de la Poésie À lire – Bernard Noël, Le poème des morts, Fata Morgana, 2017 – La Place de l’autre, Œuvres III, P.O.L., rééd. 2013 – Comédieintime, Œuvres IV, P.O.L., rééd. 2015.

Barbara Stiegler

Barbara Stiegler vous présente son ouvrage « De la démocratie en pandémie : santé, recherche, éducation » aux éditions Gallimard. Entretien avec Pierre Coutelle.

Dans son éditorial du 26 septembre 2020, RichardHorton, le rédacteur en chef de la prestigieuse revue Lancet, nous invite à ne plus considérer l’épidémie de Covid-19 comme une pandémie mais plutôt comme une syndémie, c’est-à-dire la rencontre entre une maladie virale provoquée par le Sars-Cov2 et un ensemble de pathologies chroniques, telles que l’hypertension, l’obésité, le diabète, les troubles cardio-vasculaires, le cancer… C’est munis de cette focale élargie, de ce nouveau prisme Covid-19 qu’une chercheuse et deux chercheurs nous proposent, avec Pandémo-politique (La Découverte) de méticuleusement observer la santé afin de mieux la réinventer ensemble. Jean-Paul Gaudillière, Caroline Izambert et Pierre-André Juven sont cette semaine les invités de La Suite dans les Idées. Ils seront rejoints en seconde partie par le photographe Antoine d’Agata qui s’est lui aussi muni d’autres focales, thermiques, pour saisir ce que le virus a fait à l’hôpital et dans les rues.

Source France Culture

20 ans de démission

Alors que les Français se retrouvent plongés dans la réalité d’un climat qui change et qu’ils manifestent leurs craintes, l’émergence d’un plan politique concret se fait toujours attendre… Comment interpréter une telle ignorance ou un tel désintérêt ?

Canicules historiques, sécheresses à répétition et inondations : cette fin de décennie aura été marquée par une série d’évènements extrêmes plongeant la France dans la réalité des dérèglements climatiques. Elle aura aussi été marquée par l’émergence de mouvements de citoyens conscients des enjeux et inquiets pour leur avenir.

Dans cet essai Cyrille Cormier se penche sur l’attitude de la France, et en particulier de ses quatre derniers dirigeants, face à la crise climatique globale. ll raconte, étapes par étapes, comment l’État esquive la question climatique depuis 20 ans. Comment expliquer cette démission permanente ?

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