Zone Temporaire Noétique

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Catégorie : Politique

Capitalism de John Holloway

— Nouvelle édition 2016 au format poche —

« La révolution ne consiste pas à détruire le capitalisme mais à refuser de le fabriquer. La présenter comme la destruction du capitalisme, c’est partir perdant, c’est ériger un grand monstre en face de nous, si terrifiant que, soit nous renonçons par désespoir, soit nous en concluons que notre seule façon de tuer le monstre est de construire un grand parti avec des dirigeants héroïques qui se sacrifient (et tous ceux autour d’eux) au nom de la révolution. Nous partons à nouveau perdants, cette fois en élaborant une grande fable d’héroïsme, de direction, de sacrifice, d’autorité et de patience, une fable peuplée de saints – Lénine, Trotski, Rosa, Mao, le Che, Marcos ou qui vous voudrez – qui reproduit ce que nous voulons détruire. Présenter la révolution comme la destruction du capitalisme, c’est la mettre à distance de nous, c’est la reporter dans le futur. La question n’est pas dans le futur. Elle se pose ici et maintenant : comment cessons-nous de produire le système par lequel nous détruisons l’humanité ? »

Dans cet essai, John Holloway suggère que le capitalisme est déjà largement fissuré, en crise permanente, et contrarié par de multiples refus de sa force de cohésion. La force des brèches réside dans leurs aspirations partagées contre le travail capitaliste et pour un type d’activité différent : faire ce que nous considérons nécessaire ou désirable. Construit en 33 thèses, Crack Capitalism ranimera le débat dans les réseaux militants, parmi les Indignados, les chercheurs critiques et toutes celles et ceux qui aspirent aujourd’hui à changer le monde.

Le peuple du drapeau noir de Sylvain Boulouque

L’ouvrage retrace l’histoire du mouvement libertaire en France, de ses origines au XIXe siècle à nos jours. Il explore ses mythes, sa relation aux syndicats, au communisme, à la violence. Une spécificité française se dégage qui explique en partie à la fois Mai 68, les gilets jaunes et les ZAD, et pourquoi le pays n’a jamais connu d’équipées morbides comme celles des Fractions armées rouges allemandes ou des Brigades rouges italiennes.

Une formidable fresque où l’on croise Proudhon, Bakounine ou Kropotkine, où l’on comprend l’impact de la Commune, de l’affaire Dreyfus, de la révolution russe et de la guerre d’Espagne, où l’illégalisme, le pacifisme, les notions d’individualisme et de communauté sont questionnées.

Mais aussi un livre qui tisse un lien entre végétalisme, amour libre et bohême.

Parce que l’anarchisme a de multiples visages, parce que la culture libertaire s’est transmise à travers les générations, parce que l ’engagement est un mode de vie, cet ouvrage regorge de vie – c’est le roman vrai d’une idée.

Comment saboter un pipeline d’Andreas Malm

Confrontant l’histoire des luttes passées à l’immense défi du réchauffement climatique, Andreas Malm interroge un précepte tenace du mouvement pour le climat : la non-violence et le respect de la propriété privée. Contre lui, il rappelle que les combats des suffragettes ou pour les droits civiques n’ont pas été gagnés sans perte ni fracas, et ravive une longue tradition de sabotage des infrastructures fossiles. La violence comporte des périls, mais le statu quo nous condamne. Nous devons apprendre à lutter dans un monde en feu.

« C’est un manifeste qui tente de bousculer les orientations du mouvement global pour le climat – précisément au moment où la bataille climatique est devenue consensuelle dans les mots. » Nabil Wakim, Le Monde, 25 juin 2020

« Malm veut fournir un nouveau volet au débat récurrent sur la question stratégique de la violence versus la non-violence. » Isabelle Cambourakis, Terrestres, 30 septembre 2020

« Andreas Malm : “Comment peut-on défendre l’intégrité physique de machines qui détruisent la planète ?” » Fabien Benoit, Usbek & Rica, 18 juin 2020

L’anarchie d’Élisée

« C’est la lutte contre tout pouvoir officiel qui nous distingue essentiellement ; chaque individualité nous paraît être le centre de l’Univers et chacune a les mêmes droits à son développement intégral, sans intervention d’un pouvoir qui la dirige ou la châtie. »

Dans ce recueil de textes fondateurs, Élisée Reclus (1830-1905), géographe et anarchiste, replace les grands principes de l’idéal libertaire dans une perspective philosophique, politique et historique. Liant conscience de l’individu et question sociale, il nous délivre un message toujours inspirant : le monde est à nous.

L’Anarchisme d’Emma Goldman

« L’anarchisme nourrit tous les domaines de l’activité humaine. La science, les arts, les lettres, le théâtre, le combat pour l’égalité économique, chaque lutte individuelle ou collective contre le désordre ambiant, en somme, est éclairée par la lumière spirituelle de l’anarchisme. C’est la philosophie de la souveraineté de l’individu. C’est la théorie de l’harmonie sociale. C’est une vague de vérité vivante et puissante qui déferle sur le monde et inaugurera une aube nouvelle. »

Dans ces textes, inédits en français, Emma Goldman (1869-1940), active militante et éditrice de la revue Mother Earth, livre sa définition de l’anarchisme : une philosophie révolutionnaire conciliant les intérêts de l’individu et ceux de la société.

Ce volume comprend : Le véritable sens de l’anarchisme, Minorités contre majorités, Un nouvelle Déclaration d’indépendance, Le point de vue d’une anarchiste sur la vie.

Préface de Laure Batier

Abondance et liberté de Pierre Charbonnier

Une histoire environnementale des idées politiques

Sous la forme d’une magistrale enquête philosophique et historique, ce livre propose une histoire inédite : une histoire environnementale des idées politiques modernes. Il n’ambitionne donc pas de chercher dans ces dernières les germes de la pensée écologique (comme d’autres l’ont fait), mais bien de montrer comment toutes, qu’elles se revendiquent ou non de l’idéal écologiste, sont informées par une certaine conception du rapport à la terre et à l’environnement.
Il se trouve que les principales catégories politiques de la modernité se sont fondées sur l’idée d’une amélioration de la nature, d’une victoire décisive sur ses avarices et d’une illimitation de l’accès aux ressources terrestres. Ainsi la société politique d’individus libres, égaux et prospères voulue par les Modernes s’est-elle pensée, notamment avec l’essor de l’industrie assimilé au progrès, comme affranchie vis-à-vis des pesanteurs du monde.
Or ce pacte entre démocratie et croissance est aujourd’hui remis en question par le changement climatique et le bouleversement des équilibres écologiques. Il nous revient donc de donner un nouvel horizon à l’idéal d’émancipation politique, étant entendu que celui-ci ne peut plus reposer sur les promesses d’extension infinie du capitalisme industriel.
Pour y parvenir, l’écologie doit hériter du socialisme du XIXe siècle la capacité qu’il a eue de réagir au grand choc géo-écologique de l’industrialisation. Mais elle doit redéployer l’impératif de protection de la société dans une nouvelle direction, qui prenne acte de la solidarité des groupes sociaux avec leurs milieux dans un monde transformé par le changement climatique.

L’anarchie ou le chaos de Philippe Godard

Que disent les anarchistes des grandes questions contemporaines ? Nous n’entendons jamais leurs opinions à propos de la corruption des politiciens, du dérèglement du climat, de la consommation de masse ou de l’individualisme… Ils n’ont donc aucune idée ? Ils ne cherchent qu’à provoquer l’insécurité et le chaos ?L’anarchie n’est pas le chaos… mais les opinions des anarchistes dérangent.

L’inde ancienne au chevet de nos politiques de Jean-Joseph Boillot

L’Inde ancienne au chevet de nos politiques – L’art de la gouvernance selon l’Arthashâstra de KautyliEcrit il y a plus de vingt-cinq siècles, l’Arthashâstra propose une véritable doctrine de l’Etat, moderne, bienveillant et efficace. Kautilya, surnommé le Machiavel indien, porteur d’un conservatisme éclairé, y défend autant le-bien-être du peuple que l’autorité de son Roi. De cet immense traité, Jean-Joseph Boillot a extrait, traduit et adapté les grands principes de la bonne gouvernance. Parfaitement intemporelles, les questions qu’il aborde sont parfois même d’une étonnante actualité. Comment choisir ses ministres et mettre à l’épreuve leur moralité ? Comment assurer la sécurité des biens et des personnes ? Quel soin porter aux finances publiques et en prévenir les détournements ? Quelle place accorder à la justice ? Qu’est-ce que la souveraineté de l’Etat ? Alors que les grandes démocraties occidentales souffrent d’une profonde crise de gouvernance, que leurs dirigeants et leurs programmes ne sont plus capables d’enrayer la montée des populismes, le citoyen trouvera peut-être un peu de réconfort et le politique un peu d’inspiration à la lecture de l’un des plus grands traités de l’Inde ancienne.

L’Opportunité du Covid-19. de Raphaël Rossello

La crise liée au coronavirus est une opportunité pour admettre les déviances de notre écosystème et pouvoir le construire différemment. Raphaël Rossello démontre que, depuis 40 ans les bases vertueuses du libéralisme ont été perverties par la domination planétaire du néo-libéralisme dont l’usage de l’endettement permanent et massif a échoué mais créé artificiellement une richesse tellement fascinante pour une élite mondialisée.

Depuis 45 ans, Raphaël Rossello praticien assidu de l’économie réelle dénonce la prétention des néolibéraux fiers de l’extrême rigueur de leurs raisonnements même quand ils sont édifiés sur des hypothèses très douteuses comme celle du retour de la croissance. Le chaos de la pandémie va nous contraindre à regarder avec courage la réalité de notre système économique et social. Ce procès-verbal, riche de références et d’anecdotes, veut lever les incertitudes du futur et l’aborder avec un optimisme de combat.

Contre les élections de David Van Reybrouck

Notre démocratie représentative est aujourd’hui dans une impasse. Sa légitimité vacille : de moins en moins de gens vont voter, les électeurs font des choix capricieux, le nombre d’adhérents des partis politiques est en baisse. En outre, l’efficacité de la démocratie est violemment mise à mal : toute action énergique de l’exécutif devient problématique, les hommes politiques adaptent de plus en plus leurs stratégies en fonction des échéances électorales.

Cet état de fait, David Van Reybrouck l’appelle « le syndrome de fatigue démocratique » et il s’interroge sur les moyens de concrets d’y remédier. Suivant les travaux récents de politologues renommés, il préconise de remettre à l’honneur un grand principe de démocratie qui a connu son apogée dans l’Athènes classique : celui du tirage au sort.

Au fil d’un exposé fervent et rigoureux, David Van Reybrouck démontre combien ce principe de tirage au sort pourrait être efficace pour donner un nouvel élan à nos démocraties essouflées. Car il s’agirait bien, en associant des citoyens représentatifs de toutes les strates professionelles et sociales, de rendre au peuple les moyens d’agir sur ce qui le concerne au premier chef.