Zone Temporaire Noétique

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Catégorie : Economie

Plutôt couler en beauté de Corinne Morel Darleux

Réflexions sur l’effondrement.

« Notre société déborde de trop-plein, obscène et obèse, sous le regard de ceux qui crèvent de faim. Elle est en train de s’effondrer sous son propre poids. Elle croule sous les tonnes de plaisirs manufacturés, les conteneurs chargés à ras bord, la lourde indifférence de foules télévisées et le béton des monuments aux morts. Et les derricks continuent à pomper, les banques à investir dans le pétrole, le gaz, le charbon. Le capital continue à chercher davantage de rentabilité. Le système productiviste à exploiter main-d’œuvre humaine et écosystèmes dans le même mouvement ravageur. Comment diable nous est venue l’idée d’aller puiser du pétrole sous terre pour le rejeter sous forme de plastique dans des océans qui en sont désormais confits ? D’assécher les sols qui pouvaient nous nourrir, pour alimenter nos voitures en carburant ? De couper les forêts qui nous faisaient respirer pour y planter de quoi remplir des pots de pâte à tartiner ? »

Dans cet essai philosophique et littéraire rédigé à la première personne, la militante écosocialiste Corinne Morel Darleux questionne notre quotidien en convoquant le navigateur Bernard Moitessier, les lucioles de Pasolini ou Les Racines du ciel de Romain Gary. Elle propose un choix radical : refuser de parvenir et instaurer la dignité du présent pour endiguer le naufrage généralisé.

L’Opportunité du Covid-19. de Raphaël Rossello

La crise liée au coronavirus est une opportunité pour admettre les déviances de notre écosystème et pouvoir le construire différemment. Raphaël Rossello démontre que, depuis 40 ans les bases vertueuses du libéralisme ont été perverties par la domination planétaire du néo-libéralisme dont l’usage de l’endettement permanent et massif a échoué mais créé artificiellement une richesse tellement fascinante pour une élite mondialisée.

Depuis 45 ans, Raphaël Rossello praticien assidu de l’économie réelle dénonce la prétention des néolibéraux fiers de l’extrême rigueur de leurs raisonnements même quand ils sont édifiés sur des hypothèses très douteuses comme celle du retour de la croissance. Le chaos de la pandémie va nous contraindre à regarder avec courage la réalité de notre système économique et social. Ce procès-verbal, riche de références et d’anecdotes, veut lever les incertitudes du futur et l’aborder avec un optimisme de combat.

L’état entrepreneur de Mariana Mazzucato

Ouvrage de référence, de réflexion et de combat d’une grande économiste, L’État entrepreneur a été conçu comme « un appel à modifier notre façon de parler de l’État et de son rôle dans l’économie ». Centrant sa réflexion sur le rôle clé de l’innovation dans la croissance, Mariana Mazzucato plaide pour une réelle coopération de tous les acteurs afin que les richesses créées bénéficient à tous en étant réinvesties dans la résolution des défis majeurs.


Ouvrage de référence et de combat d’une grande économiste, L’État entrepreneur est un appel à modifier notre façon de parler de l’État et de son rôle dans l’économie.
Contre un certain discours de dénigrement de l’action étatique et les politiques d’austérité budgétaire particulièrement prégnantes depuis 2008, Mariana Mazzucato montre que, de l’iPhone à l’industrie pharmaceutique, ce sont souvent les fonds publics qui apportent une stratégie à long terme. Les « innovateurs de génie » sont d’abord des bénéficiaires privilégiés des investissements publics dans la recherche fondamentale et le développement des nouvelles technologies, alors qu’ils réclament toujours plus d’avantages fiscaux et moins de contraintes administratives.
Pour que l’innovation ne soit pas laissée aux seuls acteurs du secteur privé, nous avons besoin de mieux comprendre comment transformer l’État en moteur principal d’une croissance tirée par l’investissement, capable de s’attaquer aux grands défis de notre époque, depuis le changement climatique jusqu’à la santé de demain, en passant par la maîtrise de la révolution numérique.
Ce livre qui repense la vocation du capitalisme moderne a connu un immense retentissement et a déjà fait l’objet de 17 traductions à travers le monde.

21 Leçons pour le XXIème siècle d’Yuval Noah Harari

Après Sapiens qui explorait le passé de notre humanité et Homo Deus la piste d’un avenir gouverné par l’intelligence artificielle, 21 leçons pour le XXIe siècle nous confronte aux grands défis contemporains.

Pourquoi la démocratie libérale est-elle en crise ? Sommes-nous à l’aube d’une nouvelle guerre mondiale ? Que faire devant l’épidémie de « fake news » ? Quelle civilisation domine le monde : l’Occident, la Chine ou l’Islam ? Que pouvons-nous faire face au terrorisme ? Que devons-nous enseigner à nos enfants ?

Avec l’intelligence, la perspicacité et la clarté qui ont fait le succès planétaire de ses deux précédents livres, Yuval Noah Harari décrypte le XXIe siècle sous tous ses aspects – politique, social, technologique, environnemental, religieux, existentiel… Un siècle de mutations dont nous sommes les acteurs et auquel, si nous le voulons réellement, nous pouvons encore redonner sens par notre engagement. Car si le futur de l’humanité se décide sans nous, nos enfants n’échapperont pas à ses conséquences.

L’innovation à l’épreuve de la philosophie de Xavier Pavie

Depuis cinquante ans, les innovations ont pris une nouvelle dimension : Internet, séquençage de l’ADN, manipulations génomiques, avancées du transhumanisme, nanotechnologies… Ces innovations récentes ne sont pas sans soulever des problématiques nouvelles dont les conséquences sont aussi importantes qu’irréversibles. L’innovateur, dont Steve Jobs, Mark Zuckerberg ou Elon Musk sont des figures contemporaines emblématiques, apparaît comme une personnalité aussi géniale que destructrice, qui ambitionne de changer le monde quelle que soit la violence qui découlera de son innovation. Se dessine alors la nécessité d’établir une innovation-responsable, dans laquelle l’innovateur devrait rendre compte de ses actes et revoir sa position de héros. Pour établir cette nouvelle éthique, la philosophie est un recours nécessaire, puisqu’avec les stoïciens, Aristote, Kant, Nietzsche et Foucault, entre autres, elle interroge la maîtrise de soi, la prudence, le respect, la volonté de puissance et le pouvoir, toutes notions à rapprocher de la figure de l’innovateur.

Les voies de l’innovation de François Caron

Montrer aujourd’hui qu’une approche historique est susceptible d’apporter un éclairage original et enrichissant à l’analyse des processus d’innovation en se concentrant sur le concept de construction des savoirs techniciens et en adoptant une approche fondée sur l’histoire de cheminements technologiques concrets tels que l’histoire de la machine à vapeur, l’histoire de l’hydraulique ou de la teinturerie synthétique.

Faire l’économie de la haine : Essais sur la censure de Alain Deneault

Point de haine de l’économie là où on nous fait aimer l’argent (à tout prix). Point de haine de l’économie, mais une économie de la haine. Le programme : faire l’économie de la haine. Haïr sans qu’il n’y paraisse. Ainsi s’investit-on dans l’asservissement à l’argent. L’argent fait écran : faut-il vraiment qu’on délocalise des usines, licencie du personnel, pollue des rivières, contourne le fisc, soutienne des dictatures ou arme des chefs de guerre pour que le prix d’une action monte en Bourse ? Pourquoi faisons-nous l’économie de ces questions ? Pour Alain Deneault, cette façon « obligée » d’appréhender le réel participe de l’autocensure, un phénomène qui ne relève pas de la psychologie individuelle, mais d’un fait social.

Traité d’économie hérétique de Thomas Porcher

« La dette publique est un danger pour les générations futures », « La France n’a pas fait de réformes depuis plus de trente ans », « Notre modèle social est inefficace », « Le Code du travail empêche les entreprises d’embaucher », « Une autre politique économique, c’est finir comme le Venezuela » ; telles sont les affirmations ressassées en boucle depuis plus de trente ans par une petite élite bien à l’abri de ce qu’elle prétend nécessaire d’infliger au reste de la population pour sauver la France.
Ces idées ont tellement pénétré les esprits qu’elles ne semblent plus pouvoir faire l’objet du moindre débat. C’est justement l’objet de ce livre : regagner la bataille des idées, refuser ce qui peut paraître du bon sens, tordre le cou à ces prétendues « vérités économiques ».
Savez-vous qu’il y a eu plus de 165 réformes relatives au marché du travail depuis 2000 en France ? Que nous avons déjà connu une dette publique représentant 200 % du PIB ? Que plus de la moitié de la dépense publique profite au secteur privé ?
Dans ce traité d’économie hérétique, Thomas Porcher nous offre une contre-argumentation précieuse pour ne plus accepter comme une fatalité ce que nous propose le discours dominant.

Thomas Porcher est économiste. Membre des Économistes atterrés, docteur en économie à l’université Paris I Panthéon-Sorbonne, il est professeur associé à la Paris School of Business. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages notamment Introduction inquiète à la Macron-économie (Les petits matins) et de publications dans des revues académiques internationales.

Le champignon de la fin du monde de Anna Lowenhaupt Tsing

Dans les vestiges des grands pins ponderosas d’Oregon pousse le matsutake, un champignon qui compte parmi les aliments les plus chers au monde. C’est le point de départ de cette enquête qui transforme un paradoxe en outil d’exploration : en suivant la piste de ce champignon rare, Anna Tsing décrypte la dynamique de notre monde au bord de la destruction au moyen d’outils conceptuels neufs. Bien plus qu’une métaphore, le matsutake est une leçon d’optimisme dans un monde désespérant.
Ce n’est pas seulement dans les pays ravagés par la guerre qu’il faut apprendre à vivre dans les ruines. Car les ruines se rapprochent et nous enserrent de toute part, des sites industriels aux paysages naturels dévastés. Mais l’erreur serait de croire que l’on se contente d’y survivre.
Dans les ruines prolifèrent en effet de nouveaux mondes qu’Anna Tsing a choisi d’explorer en suivant l’odyssée étonnante d’un mystérieux champignon qui ne pousse que dans les forêts détruites.
Suivre les matsutakes, c’est s’intéresser aux cueilleurs de l’Oregon, ces travailleurs précaires, vétérans des guerres américaines, immigrés sans papiers, qui vendent chaque soir les champignons ramassés le jour et qui termineront comme des produits de luxe sur les étals des épiceries fines japonaises. Chemin faisant, on comprend pourquoi la  » précarité  » n’est pas seulement un terme décrivant la condition des cueilleurs sans emploi stable mais un concept pour penser le monde qui nous est imposé.
Suivre les matsutakes, c’est apporter un éclairage nouveau sur la manière dont le capitalisme s’est inventé comme mode d’exploitation et dont il ravage aujourd’hui la planète.
Suivre les matsutakes, c’est aussi une nouvelle manière de faire de la biologie : les champignons sont une espèce très particulière qui bouscule les fondements des sciences du vivant.
Les matsutakes ne sont donc pas un prétexte ou une métaphore, ils sont le support surprenant d’une leçon d’optimisme dans un monde désespérant.

Ces maires qui changent tout : Le génie créatif des communes de Mathieu Rivat

Ce livre est la mise en récit de l’initiative en matière écologique, sociale et démocratique des maires et de leur commune. Six villes de tailles diverses, qui occupent des positions très différentes sur le territoire, ont été choisies. Deux sont des villages en territoire rural : Puy-Saint-André (Hautes-Alpes) et Trémargat (Côtes-d’Armor). Deux sont des petites villes en zone périurbaine : Loos-en-Gohelle (Nord) et Ungersheim (Haut-Rhin). Deux sont des métropoles : Paris et Grenoble (Isère). Depuis quelques années, la paralysie institutionnelle des Etats, leur difficulté à engager des changements en profondeur, la défiance que les électeurs nourrissent à l’égard de leurs élus, fait réémerger un courant un peu oublié : le municipalisme. La cité, l’endroit où nous vivons, ce que l’on appelle de plus en plus fréquemment « l’échelle locale », offrirait un espace où l’innovation sociale et écologique, où la pratique démocratique seraient plus faciles et plus efficaces. le moire, ce personnage politique encore très populaire, serait plus digne de confiance que nos ministres, députés ou président… A travers sa rencontre avec ces six maires, se dessinent les ressorts des dynamiques locales, des différences entre villages, villes et agglomérations et, surtout, l’espace des possibles. Partout, ces hommes et ces femmes, malgré les difficultés, transforment leurs territoires et, par contagion, leur pays, leur continent…