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Catégorie : Ecologie

Sœurs dans la guerre de Sarah Hall

Au creux des montages du nord de l’Angleterre, dans le lake district éloigné des villes, une poignée de résistantes affranchies d’un monde en miette vivent en communauté à Carhullan, ferme qui tire de la terre rude les moyens de leur subsistance et de leur liberté. Sœur pense à elles depuis bien avant l’effondrement et l’instauration d’un régime autoritaire qui organise le strict rationnement des ressources et la régulation violente des naissances. Adolescente, déjà, elle était fascinée par leur présence insolite au marché où elles venaient vendre leur production. Adulte, c’est la conscience de leur existence qui lui donne la force d’imaginer un avenir possible, une vie debout, en marge du joug des Autorités, et des hommes. Prête à glisser hors du monde officiel, Sœur se met en route pour les rejoindre, déterminée à affronter toutes les épreuves.

Dans une saisissante contre-utopie féministe, Sarah Hall aborde avec une originalité remarquable les questions d’écologie, de genre et de défense des libertés individuelles, et propose une vision décapante et galvanisante du pire des mondes à venir.

Née en 1974 dans le comté de Cumbria en Angleterre, Sarah Hall est notamment l’auteur de La Frontière du loup et La Belle Indifférence (Christian Bourgois).

Le gang de la clef à molette d’Edward Abbey

Révoltés de voir le somptueux désert de l’Ouest défiguré par les grandes firmes industrielles, quatre insoumis décident d’entrer en lutte contre la « Machine ». Un vétéran du Vietnam accroc à la bière et aux armes à feu, un chirurgien incendiaire entre deux âges, sa superbe maîtresse et un mormon nostalgique et polygame commencent à détruire ponts, routes et voies ferrées qui balafrent le désert. Armés de simples clefs à molette – et de dynamite – nos héros écologistes vont devoir affronter les représentants de l’ordre et de la morale lancés à leur poursuite. Commence alors une longue traque dans le désert.
Dénonciation cinglante du monde industriel moderne, hommage appuyé à la nature sauvage et hymne à la désobéissance civile, ce livre subversif à la verve tragi-comique sans égale est le grand roman épique de l’Ouest américain.
Ce classique, vendu à des millions d’exemplaires depuis sa parution au milieu des années 70, est devenu la bible d’une écologie militante et toujours pacifique… ou presque.

Sur la piste animale de Basptiste Morizot

Depuis les forêts du Yellowstone aux crêtes du Kirghizstan, des steppes du Haut-Var à la terrasse de son appartement, Baptiste Morizot nous invite à partir sur les traces d’êtres hors du commun, souvent mythifiés : les grands prédateurs – ours, loups, panthères des neiges…
À travers différents récits de pistage, l’auteur nous propose ainsi de nous « enforester », selon l’expression des coureurs de bois du Grand Nord canadien : porter son attention sur le vivant simultanément autour de nous et en nous, et apprendre à cohabiter avec lui.
Page après page, le pistage repeuple la nature, et notre monde intérieur.

Ne plus se mentir de Jean-Marc Gancille

En démissionnant de son poste de ministre de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot a eu la judicieuse inspiration de reconnaître que l’écologie politique ne pouvait plus se satisfaire des « petits pas qui vont dans le bon sens », que cet espoir est vain alors qu’il s’agit de s’opposer à un système capitaliste par essence indifférent aux limites de notre planète.

Dans ce court ouvrage puissant et persuasif, Jean-Marc Gancille va plus loin et incite à un militantisme radical. Selon lui, les éléments qui fondent le Grand Mythe Productiviste – l’idéal du consommateur-citoyen éclairé, l’alternative de la croissance verte, l’avènement prochain de la transition écologique – sont des baudruches idéologiques qui nous font perdre un temps précieux et dépenser de l’énergie en vain. Une analyse lucide de l’état de la planète et de l’étendue des ravages du « fondamentalisme marchand » appelle des réponses radicales et la fin des illusions.

Aujourd’hui, le recours à des dirigeants politiques, largement inféodés au système, est improductif et le militantisme écologique mainstream se perd dans une forme de pensée magique naïve, aveugle tant aux réalités physiques qu’aux inerties sociales et aux verrouillages économiques. Face à ce constat et à rebours des nouveaux récits qui entretiennent de faux espoirs, Jean-Marc Gancille appelle à ne plus se mentir et à considérer les faits tels qu’ils sont pour nourrir des réponses à la hauteur des enjeux. Il nous indique un chemin radical, revigorant et ambitieux : l’action combative et la démonstration de notre force collective face aux intérêts particuliers.
Car, pour sauver ce qui peut encore l’être, peu d’autres choix s’offrent à nous que d’exercer «.une légitime défense contre le système.» et d’abandonner l’espoir pour le courage.