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Catégorie : Ecologie

Terre et Liberté d’Aurélien Berlan

Dans la plupart des civilisations ou des milieux sociaux, l’idée de la liberté qui prévaut est de pouvoir se décharger de la vie matérielle, des tâches de subsistance : sur les esclaves, sur les travailleurs manuels et les femmes, sur les machines… Dans cet essai philosophique remarquable, A. Berlan ravive une conception opposée, subalterne, de la liberté portée par des mouvements paysans d’hier et aujourd’hui (zapatisme) : la prise en charge collective et égalitaire des besoins de base, des besognes nécessaires à la vie sur terre.

Contre le rêve de délivrance, le projet d’autonomie ; contre le libéralisme, le marxisme et notre société de services néo-domestique, la réappropriation de la part matérielle de nos vies.

Comment saboter un pipeline d’Andreas Malm

Confrontant l’histoire des luttes passées à l’immense défi du réchauffement climatique, Andreas Malm interroge un précepte tenace du mouvement pour le climat : la non-violence et le respect de la propriété privée. Contre lui, il rappelle que les combats des suffragettes ou pour les droits civiques n’ont pas été gagnés sans perte ni fracas, et ravive une longue tradition de sabotage des infrastructures fossiles. La violence comporte des périls, mais le statu quo nous condamne. Nous devons apprendre à lutter dans un monde en feu.

« C’est un manifeste qui tente de bousculer les orientations du mouvement global pour le climat – précisément au moment où la bataille climatique est devenue consensuelle dans les mots. » Nabil Wakim, Le Monde, 25 juin 2020

« Malm veut fournir un nouveau volet au débat récurrent sur la question stratégique de la violence versus la non-violence. » Isabelle Cambourakis, Terrestres, 30 septembre 2020

« Andreas Malm : “Comment peut-on défendre l’intégrité physique de machines qui détruisent la planète ?” » Fabien Benoit, Usbek & Rica, 18 juin 2020

Pour en finir avec l’apocalypse, une écologie de l’action de Guillaume Poitrinal

« Nous n’avons plus le choix. La planète se réchauffe à cause de l’activité humaine. Il y a urgence à se remettre en question pour éviter le pire. Faut-il pour autant renoncer au progrès social et économique ? La décroissance sauvera-t-elle la planète ? Je suis convaincu du contraire. Les dégâts de la mondialisation sont immenses. Mais je crains encore plus les effets de la pauvreté.

La prospérité en mode bas carbone est possible. De nombreuses innovations scientifiques nous montrent que l’espoir est permis. La Chine y croit et y consacre des milliards. La France aussi a tout pour réussir cette transition. Elle dispose d’une source d’énergie peu chère et quasiment décarbonée, le nucléaire. C’est aussi une grande puissance agro-sylvicole, alors que la matière issue de la photosynthèse sera celle de demain.

Plutôt que de prévoir l’apocalypse et promouvoir le renoncement, je veux montrer que d’autres politiques sont possibles. Apporter des solutions de terrain, de chef d’entreprise qui s’est engagé dans une écologie positive et créatrice d’emploi.
Car les entreprises doivent s’engager dans l’écologie ; elles peuvent changer le monde. »

Il y a huit ans, Guillaume Poitrinal a quitté le statut envié de plus jeune patron du CAC40 pour créer une start-up qui révolutionne la construction et l’immobilier en remplaçant le béton par du bois massif. Acteur la transition écologique, il livre ses réflexions sur un débat qui peut faire basculer le monde d’un côté ou de l’autre. Un plaidoyer lucide d’un entrepreneur qui a choisi de mener de front écologie et croissance.

A l’Aube de la 6e extinction de Bruno David

Plus qu’un cri d’alarme, A l’aube de la 6e extinction est un plaidoyer pour le vivant sous toutes ses formes et un guide pratique, à hauteur d’homme, pour éviter le naufrage, posant ainsi les jalons d’une éthique pour la planète, sans moralisme ni culpabilisation. Est-il trop tard ou pouvons-nous éviter le pire ? La réponse est entre nos mains.

Petit traité du jardin punk d’Eric Lenoir

“A force de chercher la nature, on finit par la trouver” !

Concept radical et provocant, le jardin punk est une invitation à pratiquer le jardin autrement, au-delà des conventions, avec son instinct et son intuition. Il est nécessaire parce qu’il répond aux problématiques actuelles de l’écologie appliquée pour amener de la biodiversité dans chaque parcelle du quotidien et à l’embellissement de notre environnement quels que soient les connaissances, moyens financiers, etc.

Conçu pour que le néo jardinier ne voie pas son envie de jardiner bridée par sa méconnaissance ou les idées préconçues (par lui-même ou les autres), l’objectif de cet ouvrage est que chacun mesure à quel point il lui est possible de créer, quoiqu’il arrive, un espace beau et écologique. Ce manifeste libertaire se veut accessible au plus grand nombre et dévoile les trucs et astuces qui permettent de “punkiser” un jardin.

Adoptez la culture punk pour créer un jardin impertinent et apprenez à le gérer en restant fainéant, rebelle, fauché et écolo ! Découvrez la magie de la régénération instantanée, la simplicité du bouturage et comment transgresser toutes ces règles.

Cet ouvrage a reçu le Prix Saint-Fiacre 2019, décerné chaque année par l’Association des Journalistes du Jardin et de l’Horticulture (AJJH).

Plutôt couler en beauté de Corinne Morel Darleux

Réflexions sur l’effondrement.

« Notre société déborde de trop-plein, obscène et obèse, sous le regard de ceux qui crèvent de faim. Elle est en train de s’effondrer sous son propre poids. Elle croule sous les tonnes de plaisirs manufacturés, les conteneurs chargés à ras bord, la lourde indifférence de foules télévisées et le béton des monuments aux morts. Et les derricks continuent à pomper, les banques à investir dans le pétrole, le gaz, le charbon. Le capital continue à chercher davantage de rentabilité. Le système productiviste à exploiter main-d’œuvre humaine et écosystèmes dans le même mouvement ravageur. Comment diable nous est venue l’idée d’aller puiser du pétrole sous terre pour le rejeter sous forme de plastique dans des océans qui en sont désormais confits ? D’assécher les sols qui pouvaient nous nourrir, pour alimenter nos voitures en carburant ? De couper les forêts qui nous faisaient respirer pour y planter de quoi remplir des pots de pâte à tartiner ? »

Dans cet essai philosophique et littéraire rédigé à la première personne, la militante écosocialiste Corinne Morel Darleux questionne notre quotidien en convoquant le navigateur Bernard Moitessier, les lucioles de Pasolini ou Les Racines du ciel de Romain Gary. Elle propose un choix radical : refuser de parvenir et instaurer la dignité du présent pour endiguer le naufrage généralisé.

Dans l’œil du crocodile de Val Plumwood

En février 1985, la philosophe écologiste Val Plumwood survécut – contre toute probabilité – à une attaque de crocodile dans le parc national de Kakadu, en Australie.

Aux yeux de Plumwood, qui s’inspire sur ce point des récits mythologiques des Aborigènes australiens et des Égyptiens de l’Antiquité, le crocodile est un trickster, une créature qui juge sévèrement la prétention des êtres humains à s’extraire du cycle de la vie.

Inachevé au moment du décès de l’autrice, ce récit est complété par quatre essais touchant à notre rapport alimentaire au vivant : sur la mort d’un wombat, sur l’ontologie végane, sur le film Babe : le cochon devenu berger, et sur la vie dans nos cimetières.

Dans l’œil du crocodile n’est pas seulement un récit de survie, c’est aussi une réflexion unique sur le sens de nos vies humaines, de nos combats et de notre mort.

Une grande leçon de vie sur la vulnérabilité et sur la cohabitation.

Val Plumwood (1939-2008) est une philosophe écoféministe. Son oeuvre, constituée de trois livres et de plus de 80 articles, forme une contribution majeure à la philosophie féministe comme à la pensée écologiste.

Sœurs dans la guerre de Sarah Hall

Au creux des montages du nord de l’Angleterre, dans le lake district éloigné des villes, une poignée de résistantes affranchies d’un monde en miette vivent en communauté à Carhullan, ferme qui tire de la terre rude les moyens de leur subsistance et de leur liberté. Sœur pense à elles depuis bien avant l’effondrement et l’instauration d’un régime autoritaire qui organise le strict rationnement des ressources et la régulation violente des naissances. Adolescente, déjà, elle était fascinée par leur présence insolite au marché où elles venaient vendre leur production. Adulte, c’est la conscience de leur existence qui lui donne la force d’imaginer un avenir possible, une vie debout, en marge du joug des Autorités, et des hommes. Prête à glisser hors du monde officiel, Sœur se met en route pour les rejoindre, déterminée à affronter toutes les épreuves.

Dans une saisissante contre-utopie féministe, Sarah Hall aborde avec une originalité remarquable les questions d’écologie, de genre et de défense des libertés individuelles, et propose une vision décapante et galvanisante du pire des mondes à venir.

Née en 1974 dans le comté de Cumbria en Angleterre, Sarah Hall est notamment l’auteur de La Frontière du loup et La Belle Indifférence (Christian Bourgois).

Le gang de la clef à molette d’Edward Abbey

Révoltés de voir le somptueux désert de l’Ouest défiguré par les grandes firmes industrielles, quatre insoumis décident d’entrer en lutte contre la « Machine ». Un vétéran du Vietnam accroc à la bière et aux armes à feu, un chirurgien incendiaire entre deux âges, sa superbe maîtresse et un mormon nostalgique et polygame commencent à détruire ponts, routes et voies ferrées qui balafrent le désert. Armés de simples clefs à molette – et de dynamite – nos héros écologistes vont devoir affronter les représentants de l’ordre et de la morale lancés à leur poursuite. Commence alors une longue traque dans le désert.
Dénonciation cinglante du monde industriel moderne, hommage appuyé à la nature sauvage et hymne à la désobéissance civile, ce livre subversif à la verve tragi-comique sans égale est le grand roman épique de l’Ouest américain.
Ce classique, vendu à des millions d’exemplaires depuis sa parution au milieu des années 70, est devenu la bible d’une écologie militante et toujours pacifique… ou presque.

Sur la piste animale de Basptiste Morizot

Depuis les forêts du Yellowstone aux crêtes du Kirghizstan, des steppes du Haut-Var à la terrasse de son appartement, Baptiste Morizot nous invite à partir sur les traces d’êtres hors du commun, souvent mythifiés : les grands prédateurs – ours, loups, panthères des neiges…
À travers différents récits de pistage, l’auteur nous propose ainsi de nous « enforester », selon l’expression des coureurs de bois du Grand Nord canadien : porter son attention sur le vivant simultanément autour de nous et en nous, et apprendre à cohabiter avec lui.
Page après page, le pistage repeuple la nature, et notre monde intérieur.